CAS 10   

Règle 64.1(b), Décisions : pénalités et exonération
Définitions,
Obstacle

Quand deux bateaux entrent en collision, les deux peuvent être exonérés si la situation a été créée par un troisième bateau qui a enfreint une règle.

Résumé des faits
P approche de fonds vaseux, et vire sur bâbord. M, tribord amures, hèle immédiatement, puis encore une fois quand il est à une longueur de coque, car il est évident que P essaie de croiser devant, et la collision sera inévitable. Sans réponse à ses appels, M vire de bord, hélant S en faisant manœuvre. S essaie de répondre, mais il y a contact. P abandonne. S réclame contre M selon la règle 10. Le comité de réclamation, estimant que M avait suffisamment de temps pour agir pour se maintenant à l'écart à la fois de P et de S, disqualifie M selon la règle 14.
M fait appel, arguant que le comité de réclamation se trompe quand il suggère que lui, bateau prioritaire, était obligé de se maintenir à l'écart de P. De plus, après son second appel, s’il avait abattu et si P avait finalement répondu en virant de bord, le contact était probable. M allègue également que S a manqué à respecter ses obligations selon la règle 19.

Décision
Appel confirmé. P, qui a abandonné à juste titre, a enfreint la règle 10. Il a initié le problème et M, en la circonstance, a agi correctement pour minimiser les effets de l'erreur de jugement de P. M et S sont tous deux les innocentes victimes du non respect des règles de P. M a enfreint la règle 13, mais est exonéré selon la règle 64.1(b). S était soumis à la règle 14, mais ne l'a pas enfreinte dans la mesure où il lui était impossible d'éviter le contact. L'action illégale de P est la responsable première de l'incident. La demande de M selon la règle 19 aurait échoué car, d'après la définition d’obstacle, P n’était pas un obstacle puisque M et S n’étaient pas tenus de se maintenir à l’écart de P ou de lui donner de la place.

RYA 1964/8